Blessure d'abandon : Comprendre ses effets dans le couple et apprendre à s'en libérer
RELATION & BLESSURES ÉMOTIONELLES
Dalila BENFRIHA
6/10/20254 min temps de lecture


Blessure d’abandon : comprendre ses effets dans le couple et apprendre à s’en libérer
Quand la peur de perdre l’autre devient le moteur du lien
Vous vous accrochez à l’autre par peur de le voir partir ? Vous paniquez quand un message reste sans réponse, ou vous vous sentez "vide" dès que l’autre prend de la distance ? Derrière ces réactions se cache bien souvent une blessure émotionnelle profonde : la blessure d’abandon.
Invisible, mais puissante, elle affecte la manière dont vous aimez, dont vous vous attachez, dont vous interprétez les silences. Et elle s’ancre dans votre système nerveux. Heureusement, grâce aux apports des neurosciences, il est aujourd’hui possible de comprendre ces mécanismes et de rééduquer le cerveau pour ne plus vivre sous l’emprise de la peur.
Ce que dit la neuroscience de la blessure d’abandon
Une empreinte émotionnelle précoce
La blessure d’abandon naît souvent dans l’enfance : absence prolongée d’un parent, séparation brutale, instabilité affective. L’amygdale, notre centre d’alerte, enregistre ces expériences comme potentiellement dangereuses.
Résultat : chaque situation de séparation, de distance ou de non-réponse réactive cette mémoire implicite. Le corps se met en alerte, même quand il n’y a aucun vrai danger.
Le système d’attachement insécure
Le cerveau d’un enfant qui a vécu l’abandon développe un attachement anxieux. À l’âge adulte, cela se manifeste par :
une peur constante d’être quitté(e)
un besoin excessif d’être rassuré(e)
une fusion affective qui peut étouffer l’autre
La boucle neurologique de l’angoisse
Quand l’autre s’éloigne (même brièvement), le cerveau interprète cela comme une menace vitale. L’amygdale s’active, le cortisol monte, le cortex préfrontal (la logique) se déconnecte. C’est la panique émotionnelle.
Comment la blessure d’abandon sabote les relations de couple
1. Hyperdépendance affective
La peur de l’abandon pousse à chercher chez l’autre des garanties, des preuves, des signes de présence. Cela crée une relation déséquilibrée, où l’un porte inconsciemment la sécurité de l’autre.
2. Crises émotionnelles injustifiées
Un simple délai de réponse ou une envie de solitude du partenaire peut déclencher :
des accusations injustes
des scénarios catastrophes
des comportements intrusifs ou de retrait dramatique
3. Sabotage inconscient du lien
Pour éviter d’être abandonné, la personne peut tester l’autre, provoquer des conflits, ou se montrer "trop" présente. Le lien devient étouffant, jusqu’à provoquer… ce que la personne redoutait : la rupture.
Exemple illustratif : l’histoire d’Yvan
Yvan, 40 ans, vit des relations intenses mais courtes. Il avoue être "trop" dans l’attente, trop fusionnel. À la moindre distance, il s’effondre ou explose. En thérapie, il découvre que son père a disparu du jour au lendemain quand il avait 4 ans. Sa mère, débordée, ne pouvait pas le rassurer.
Son cerveau associe toujours la distance à un drame. Aujourd’hui, un simple "je suis occupée" déclenche en lui le même vertige. Il a appris à identifier ses déclencheurs, à rassurer son système nerveux, et à créer un espace intérieur sécurisé.
Exercices pratiques pour désactiver la blessure d’abandon
Exercice 1 : Identifier ses déclencheurs
Pendant une semaine, notez les situations qui déclenchent en vous :
une sensation d’abandon, de vide, d’angoisse
des pensées comme : "Il/elle ne m’aime plus", "je vais être quitté(e)"
des réactions corporelles (boule au ventre, gorge nouée…)
Cela vous aidera à prendre du recul et à sortir du réflexe.
Exercice 2 : Reprogrammer la sécurité interne
Fermez les yeux. Posez une main sur votre cœur. Dites :
"Je ressens cette peur, mais je suis en sécurité ici et maintenant."
"Je ne suis plus l’enfant seul(e) d’hier."
"Je peux rester avec moi, même si l’autre s’éloigne." À répéter chaque jour, ou dès qu’un épisode d’angoisse monte.
Exercice 3 : Visualisation d’un lien sécure
Asseyez-vous confortablement. Fermez les yeux. Imaginez une personne bienveillante qui reste présente sans condition, sans pression. Imaginez le regard, la voix, la chaleur de ce lien.
Laissez cette image vous apaiser pendant quelques minutes. C’est une reprogrammation en profondeur.
Comment construire un lien de couple plus sécure ?
1. Cultiver l’autonomie affective
Prendre du temps seul(e) volontairement
Nourrir sa propre sécurité intérieure
Développer des activités qui nous ancrent, sans l’autre
2. Nommer ses besoins sans accuser
Au lieu de dire "Tu ne m’aimes plus", dire : "Quand tu t’éloignes, je ressens de l’angoisse. J’aimerais que tu me rassures dans ces moments-là."
3. Apprendre à différencier passé et présent
Répétez-vous : "Ce n’est pas l’abandon d’hier, c’est une distance d’aujourd’hui." Cette distinction apaise l’amygdale et renforce le cortex préfrontal.
4. Se faire accompagner dans un cadre sécure
Un thérapeute formé aux approches neuro-émotionnelles peut vous aider à libérer les traces de l’abandon avec des outils comme l’EMDR, l’IMO ou la régulation vagale.
Conclusion : Retrouver un amour libre de la peur
La blessure d’abandon ne vous rend pas faible. Elle vous rend humain(e). Mais vous n’êtes pas condamné(e) à vivre sous sa domination.
En comprenant ses mécanismes, en rassurant votre système nerveux, en créant des liens d’abord avec vous-même, vous devenez capable d’aimer sans peur. De rester présent(e), même quand l’autre s’éloigne.
Et surtout : vous apprenez à ne plus vous abandonner vous-même.
Pour aller plus loin
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